Bouygues Telecom menace d’installer les antennes contre l’avis des riverains

Cliquez pour agrandir (communiqué BT, page 1)Hier (5 octobre 2005), Bouygues Telecom a fait connaître au journal le Parisien son intention d’installer les antennes-relais au 92, rue François Rolland à Nogent Sur Marne, au coeur du groupe scolaire Val de Beauté (2500 élèves) et à 30 mètres d’une école maternelle (Communiqué page 1 et page 2). 
 
Très surpris d’être informé par voie de presse, l’ACN se déclare profondément choquée à la fois par cette décision unilatérale de l’opérateur et par le contenu de son communiqué de presse.

Une position approfondie de l’association va être élaborée dans les prochains jours et sera publiée sur ce site. Pour être informé dès sa publication, inscrivez-vous à la lettre d’information de l’ACN.

Cependant, avant même la rédaction de cette prise de position, nous souhaitons rappeler les éléments suivants:

  • Par la voix de l’ACN, les riverains ont depuis plus d’un an, à de multiples reprises, fait connaître à l’opérateur leur opposition à son projet. Les deux dernières en date: lors d’une réunion à la préfecture de l’ensemble des acteurs  le 27 juin et dans un courrier au Président de Bouygues Telecom (Gilles Pélisson) le 30 août, suite à l’installation sauvage de matériel sur le toît de l’immeuble le 22 août.
  • Concertation signifie "s’entendre afin de prendre une décision en commun" ou encore "discuter en vue d’aboutir à un accord". Or aucun accord n’a pu être trouvé puisque jamais l’opérateur n’a consulté les riverains et les associations dans la phase d’élaboration du projet ( avril à sept 2004) et n’a ensuite jamais avancé de proposition alternative à son projet. Il est donc abusif de présenter cette réalisation comme l’aboutissement d’une concertation avec les riverains. La décision de Bouygues Telecom est unilatérale et jamais la demande de l’ACN et des riverains n’a été prise en compte.
  • En conséquence, si l’opérateur installait effectivement ces antennes fin octobre comme il l’annonce, il ne respecterait pas la charte de bonne conduite (pdf, 394 Ko) qu’il a signée conjointement avec SFR, Orange et le Maire de Nogent sur Marne et qui, dans son article 5, stipule :

"Les opérateurs s’engagent envers la collectivité à […] accepter les discussions sur une installation existante ou future dans un souci du respect de la règlementation en vigueur, de l’environnement et de la qualité esthétique des lieux, en vue de définir un compromis acceptable par tous (opérateur, ville, riverains) visant par exemple à réorienter ou intégrer les antennes dans le paysage, à modifier voire déplacer l’installation, à étudier l’implantation sur un autre site…" [le souligné est dans le texte d’origine] 

  • Nous nous interrogeons sur la cohérence de la démarche de l’opérateur qui aujourd’hui annonce qu’il installe les antennes alors que son courrier du 19 septembre semblait ouvrir la porte à un véritable dialogue puisqu’il concluait par les propos suivants:  "Dans cette volonté de rechercher une solution équitable à la défense de nos intérêts réciproques, j’ai demandé à l’un de mes collaborateurs, M. …, en charge de la gestion du patrimoine, de prendre contact avec vous".
  • Nous notons que l’opérateur annonce vouloir procéder à l’installation des antennes à la fin du mois d’octobre, c’est-à-dire durant les vacances scolaires sans doute pensant bénéficier alors d’une certaine démobilisation des parents. 
  • Nous en profitons aussi pour rappeler que, par deux fois déjà (13 octobre 2004 et 14 février 2005), les riverains et les parents ont fait échouer l’installation des antennes et que l’ACN (alors AHCN) n’avait lancé aucun mot d’ordre à cette fin, contrairement à ce qu’insinue le dernier courrier de l’opérateur.
  • Enfin, nous rappelons à toutes fins utiles, qu’après avoir été saisis par l’ACN, l’ensemble des candidats à l’élection législative partielle qui vient d’avoir lieu sur la 7ème circonscription du Val de Marne (qui comprend le coteau de Nogent sur Marne) se sont déclarés pour le respect du principe de précaution et en faveur de la proposition de loi déposée à l’assemblée nationale cet été dont l’application sur le coteau rendrait caduque le projet de Bouygues Telecom. Nous attirons en particulier l’attention sur la réponse de Mme Marie-Anne Montchamp qui a été élue députée dimanche dernier et qui est particulièrement claire à cet égard ("Vous pouvez compter sur ma totale détermination").

L’ACN souhaite privilégier sur ce dossier comme sur les autres la recherche du dialogue et d’une solution consensuelle. Encore faut-il pour y parvenir que l’opérateur cesse de menacer en permanence d’installer les antennes alors qu’il est conscient de l’opposition des riverains et qu’il ouvre avec nous une véritable discussion en faisant des propositions réellement satisfaisantes.

L’ACN, faut-il le rappeler, n’a rien contre le principe de la téléphonie mobile qui implique nécessairement l’installation d’antennes en zones urbaines.

Cependant, elle demande l’application du principe de précaution s’agissant d’une installation d’antennes dans une zone sensible. Elle ne peut se contenter d’affirmations de transparence et d’esprit de concertation qui, dans la pratique, se traduisent par l’imposition de solutions contraires aux voeux des riverains et des parents dont les enfants seront finalement les seuls à subir les conséquences de ces choix.

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