En 2010, l’AdN défendra le cadre de vie

Le projet de construction d’un centre d’affaire autour de la gare RER A à Nogent sur Marne est « parti en vrille ». Lundi, le Conseil Municipal discutera le projet présenté par la société Eiffage. Une réunion publique sera organisée après le Conseil Municipal autour du dernier projet d’Eiffage. Comme le Conseil Municipal aura eu lieu avant, à quoi servira cette réunion ? A rien.

Le projet actuel n’est qu’une version révisée du projet de juin. Révisé en plus joli, certes. Mais la volumétrie n’a pas changée et reste incompatible avec notre cadre de vie.

A quoi ont servi les réunions depuis septembre ? Pas à revoir la volumétrie. C’est pourtant le problème principal. Il a été totalement ignoré.

Le seul compte-rendu de réunion produit depuis septembre par MOA, l’agence qui anime la concertation, et validé par la ville, laisse entendre qu’il existe un consensus entre les participants alors que ce n’est pas le cas. C’est rigoureusement inacceptable.

Depuis 4 mois, nous avons le sentiment d’être menés en bateau: des réunions sont organisées par la mairie mais sans tenir compte du problème principal, la volumétrie. Et pour finir, les compte-rendus omettent les points de vue divergents.

Et le Pole Leclerc-RER A n’est qu’un projet. Le maire souhaite densifier à tout va, rue Hoche, boulevard Galliéni et boulevard de Strasbourg, et avec le minimum de concertation. Alors que le PLU devait être la priorité dès le début de mandat, pour définir une stratégie d’urbanisme à long terme. Enfin une maison remarquable au 2bis rue Jacques Kablé risque d’être détruite. Avec à chaque fois des modifications du POS pour pouvoir densifier les zones.

Face à cette situation, l’AdN mettra en œuvre tous les moyens utiles pour se faire entendre et défendre -dans les faits- notre cadre de vie.

RER A: Le même projet qu’en juin 2009

Le projet qui sera présenté lundi est celui qui a été montré aux associations en décembre. Voici ce que nous en pensons:

Volumétrie

La volumétrie du projet est la même qu’en juin. Rien n’a fondamentalement changé. Aucun paramètre essentiel n’a été revu. Les modifications sont marginales. Le projet est toujours vertical. Les ateliers organisés depuis septembre n’ont, de ce point de vue, servi à rien. Si ce n’est à faire oublier qu’en novembre 2008 un consensus général avait été trouvé sur la progressivité des hauteurs. Tout ceci est balayé. Comme l’a dit un des participants des ateliers: « ce bâtiment, c’est un paquebot ».

Nous le disons depuis plus d’un an: un paquebot à l’entrée de Nogent, l’AdN n’en veut pas.

Répétons-le: toutes les propositions travaillées fin 2008 avec les associations pour atténuer la volumétrie de ce projet ont été éliminées en juin 2009. Aucune -absolument aucune- n’a été réintroduite depuis septembre.

Les volumétries de ce projet ne sont pas acceptables. Elles ne sont compatibles avec l’idée que nous nous faisons de l’identité nogentaise, du « bien vivre à Nogent ». Pire, il ne reste aucun des éléments qui lors du consensus dégagé fin 2008 avaient pour objectif de compenser la densification de la gare.

Perspective Baltard

Oubliée. On ne verra pas Baltard de la rue. Elément fondamental du projet depuis l’origine, la perspective Baltard est renommée « promenade Baltard ».

Elle devait pourtant mettre en valeur un atout essentiel du patrimoine Nogentais et compenser une certaine densification inévitable au dessus de la gare. Elle n’existe plus.

Baltard sera enfermé dans un cercueil de béton au lieu d’être mis en valeur. Les extrémités de ce passage ont été rétrécies, les bâtiments rapprochés. Cette allée qui devait être esthétique ne sera plus que fonctionnelle (aller directement du RER à Baltard). Le maire, qui pourtant semblait y tenir depuis l’origine. Il parait que c’était son idée. Il a l’abandonnée.

Les commerces

Toujours moitié moins de surface qu’à l’origine. Les commerces sont devenus totalement secondaires dans ce projet.

L’équipement public

Exit. Pas d’équipement public. On nous raconte qu’une crèche sera installée dans les immeubles de la « promenade Baltard ». Sauf qu’il s’agira d’une crèche privée, sans aucun rapport avec le projet et sans aucun impact sur lui. C’est un leurre.

La pépinière d’entreprises

Biffée. Le bâtiment accueillera le siège d’Eiffage et quelques bureaux de la RATP. Point final.

Du positif ?

Oui, il y a eu du travail sur le plan architectural. Le mammouth a mis son costume du dimanche. Mais même en costume, ça reste un mammouth.

Et les images ont été « améliorées ». De bien belles images, en effet. Des images d’architectes représentant des perspectives qui minimisent la volumétrie. Un ciel bleu au lieu d’un ciel gris. Des cerisiers en fleurs. Bref, on se moque franchement de nous.

Puisqu’il est impossible de démontrer que ces immeubles ne seront pas colossaux ni gigantesques et qu’on sait que le Nogentais n’aime ni le gigantesque, ni le colossal (sans quoi il ne serait pas venu s’installer à Nogent), il s’agit de se concentrer sur l’aspect esthétique.

Allez, on a envie d’y croire. Peut-être que l’architecture de ce projet ne sera pas ratée, quoique rien ne soit moins sûr en réalité. Mais ces volumes modifieront de façon dramatique la physionomie de l’entrée de Nogent et l’image de notre ville pour les milliers de personnes qui y transitent chaque jour. Tous ceux qui pensaient que Nogent était une ville à taille humaine, avec un certain charme, un style, une identité, pourront revoir leur copie.

Et dire que tout partait pourtant d’un consensus pour réaménager cet espace en se débarrassant du parking actuel en valorisant l’entrée de la ville où des centaines de personnes transitent chaque jour via le RER, la gare des bus et les axes routiers. Plus d’un an et demi après, il ne reste plus rien de ce consensus.

« J’entends, mais je n’écoute pas ! »

Il y a pourtant eu un processus de concertation. Mais il n’a servi à rien. Depuis septembre, nous répétons ainsi qu’une majorité des intervenants que la volumétrie est un problème. Ca ne sert à rien. La réunion publique d’octobre avait conduit le maire à la même conclusion que nous: il y a un problème de volumétrie. Et pourtant on nous a encore re-servi en décembre la même volumétrie qu’en juin.

Cerise sur le gâteau, alors qu’aucun compte-rendu des réunions depuis septembre n’avait été publié, le coordinateur/animateur du projet (MOA) a fait circuler un compte-rendu de la dernière réunion de décembre qui tente de se faire passer pour un compte-rendu de l’ensemble des ateliers depuis septembre et qui ne reflète absolument pas la position des personnes qui se sont exprimées.

En lisant ce compte-rendu, un acteur extérieur aura le sentiment qu’aucun point négatif n’a été exprimé par les participants.

Cette tentative pure et simple de manipulation de la réalité est inadmissible. C’est une véritable insulte lancée aux associations et aux riverains qui pourtant ont fait l’effort de participer à ces ateliers. Nous la dénonçons formellement et nous conseillons vivement à MOA de retirer ce document du dossier du projet.

« En 2010, je densifie ! »

Tout ceci témoigne d’un changement de tonalité de la part de la municipalité.

Partie d’un esprit d’ouverture et de concertation (en 2008), le projet a dérivé vers une logique d’information, où on fait semblant d’écouter mais où en réalité on ne tient pas compte des interventions gênantes. Surtout quand elles sont fondamentales.

Depuis septembre, ces réunions ne servent qu’à pouvoir justifier ultérieurement que la ville a « concerté ». Même si en réalité, elle n’a fait qu’informer.

Parallèlement, le maire semble engager tous les chantiers visant à poursuivre la densification de la ville. Alors que le PLU devait être mis en place pour définir une stratégie d’urbanisme à long terme, c’est la densification qui prime. Les projets immobiliers Hoche, Gallieni et Stalingrad ou encore la démolition de la villa remarquable du 2 bis rue Jacques Kablé sont devenu les priorités.

Dans cette situation, l’AdN se réserve la possibilité de mettre en oeuvre tous les moyens utiles pour se faire entendre et protéger -dans les faits- le cadre de vie des Nogentais.

11 pensées sur “En 2010, l’AdN défendra le cadre de vie”

  1. Le maire actuel est le digne successeur de Nungesser, défense du cadre de vie en parole, bétonnage dans les faits. Et je parie sur sa réélection s’il se représente. Les nogentais sont des veaux.

  2. Bonjour,

    S’en prendre au processus de concertation est tout simplement scandaleux !!!!!
    Nul part en France il n’existe un processus de concertation aussi poussé pour un projet de cette envergure. Jamais un tel niveau de transparence n’a été atteint. Réduire le processus de concertation à une simple action d’information, c’est irrespectueux vis-à-vis des professionnels qui se sont attachés à rendre intelligible toute la complexité du projet.

    Les contraintes sur le projet sont nombreuses et réduisent considérablement les marges de manoeuvre et les possibilités d’évolution. Pourtant, les membres des ateliers ont pu constaté la prise en compte de nombreuses demandes légitimes et une exploitation maximum des alternatives possibles. Le projet atteint aujourd’hui un véritable équilibre sur le plan urbain, architectural et financier. On peut critiquer le projet sur certains aspects, mais c’est la somme des changements positifs quil faut garder en tête.

    Maintenant que l’opération est sur le point d’aboutir, il semble « facile » pour certains d’avoir obtenu ce niveau de valorisation du site. Pourtant il convient de rappeler que parmi les 13 propositions qui ont été faites à la ville de Nogent, UNE SEULE OFFRE a permis de dégager une valorisation permettant à la ville de réaménager l’ensemble des voiries du quartier. D’ailleurs, la RATP est partis prenante de l’opération à 100%, preuve que les investisseurs ne se bouscule pas pour acquérir ces terrains difficiles à aménager.

    Il ne faudrait pas avoir la mémoire trop courte ! Il faut se souvenir qu’il y à trois ans, les Nogentais n’avaient aucune porte de sortie pour voir une potentiel reconversion du site. Aujourd’hui et malgré la crise, non seulement la société Eiffage est restée mais elle a maintenu sa proposition de départ. Chose exceptionnelle !

    Si les intérêts politiques de certains pouvaient sortir de temps en temps du débat,les remarques sur le projet seraient plus constructives et la retranscription des faits serait exact. Si ce blog a pour objectif de retranscrire les faits et les informations de façon exacte, il faudrait enlever tous les jugements de valeur qui en polluent l’écriture.

    Merci et bonne continuation.

  3. Surpris par la monocratie participative ?

    Pour ma part, pas le moins du monde …

    La méthode employée est toujours la même : une annonce de concertation, un sourire, une claque dans le dos, un beau papier cadeau, un joli ruban.

    Vous avez raison de dénoncer la méthode.

    La suite est d’ailleurs écrite : les empêcheurs de tourner rond se verront bientôt oubliés et mis à l’écart afin d’être muselés.

    Les ronds de jambes reprendront à l’approche des prochaines municipales.

  4. je participe
    tu participes
    il décide.
    Au sujet de la transparence, j’ai du mal à me souvenir comment les 3 projets soumis au public ont été choisis? Un appel d’offre ? publié où? Dans le Moniteur? Quand?
    C’est certain. Ma vue baisse.
    Tout s’est passé comme si EIFFAGE était l’élu bien avant qu’on nous le propose. Ce n’est certainement qu’une illusion , mais il faudra nous convaincre du contraire.

  5. Ayant pris connaissance de l’état du projet après la réunion du 11 janvier, j’observe que les trois points les plus négatifs sont la volumétrie, à juste titre contestée par tous, l’insuffisante mise en valeur du pavillon Baltard, et l’absence d’espaces verts (il semble bien que, sur ce plan, la municipalité se repose sur l’existence du Bois de Vincennes… mais qui fait partie de le ville de Paris…)
    S’agissant d’autres transformations par ailleurs, ayant vu par le passé se détruire sous mes yeux de superbes villas et terrains nogentais, à l’époque Nungesser, je déplore qu’on semble encore poursuivre dans la même voie de la disparition de l’identité nogentaise.

  6. En plus des remarques précédentes, il ne faut pas oublier que des Associations ont approuvé un site qui présentait une évolution de la vie de cette partie de la Ville (commerçants, crèche, cadres de vie,etc…) maintenant que le feu vert a été donné , le site devient « centre d’affaire ». D’où ce sentiment d’avoir été « joué », en faisant croire que les nogentais ont approuvé le concept de « centre d’affaire », seul.
    Maintenant que le nouveau concept est entériné, on occulte complètement l’approbation du premier.
    Voilà une vision particulière de la notion de participation . Comme un abus de bonne foi.

  7. oui c’est bien un centre d’affaire, mais sauf que le maire avait oublié de préciser que c’était celui d’EIFFAGE!!!!!buraux d’EIFFAGE, restaurant d’EIFFAGE, crêche d’EIFFAGE,
    parking d’EIFFAGE et si il reste quelques places elles sont réservées aux nogentais, de qui se moque t’on!!!!

  8. Pour le moment, le conseil municipal n’a délibéré sur rien
    Après un report, une délibération sur ce sujet devrait se dérouler lors du CM du 8 mars.
    Un dossier devrait alors être communiqué aux élus sur le sujet début mars.
    Va t on aller au pas de charge sur un projet mal ficelé et non consensuel ?
    La question de la volumétrie est essentielle : le recours au DPLD est scandaleux et montre que le boucalge financier de l’opération n’est pas vraiment équilibré et acceptable.
    La densité de ce quartier, à la suite des erreurs du passé est considérable ! La municiplité actuelle continue. La population de Nogent augmente deux fois plus vite que celle du Perreux. Mr Carrez a une gestion maîtrisée, Mr Martin a la folie des grandeurs !
    Il faut absolument que les nogentais se mobilisent.

  9. Le projet Contrat de programme pour la réalisation du projet urbain « Cité des affaires Nogent Baltard » est particulièrement sommaire et son contenu est plutôt inquiétant et malheusement conforme à la dérive du projet initial que nous avions constaté lors de la réunion de Montalembert, le 15 octobre.
    Ce document qui sera soumis aux voix le 8 mars au CM ne peut que soulever un certain nobre de questions. Les nogentais apès délibération en auront connaissance avec le PV du dit conseil.
    Pour nous la problématique fondamentale de ce doossier vient de la rentabilité recherchée de l’aménageur qui disposera de droits à construire dont nous ne connaissons pas la véritable rentabilité car EIFFAGE dans l’opération construit sur le site son propre Siège.
    Nogent rentabilise son propre budget grâce au dépassement du PLD, ce qui explique la volumétrie irrecevable d’une partie des constructions. R5 dans la quartier est un maximum (c’est le niveau du parking aérien actuel).

  10. On ne parle pas de la place Pierre Sémard, quel est exactement le projet de densification ?

  11. Le projet d’aménagement de la place Sémard est complémentaire au projet principal qui lui est tri-partite entre la Ville , la RATP et EIFFAGE (il n’est pas intégré dans le contrat -programme voté par le CM du 8 mars). La place Sémard servira de gare routière provisoire durant la chantier.
    Ce deuxième projet au bénéfice exclusif de la RATP portera sur la construction d’un immeuble de logements sociaux au bénéfice du personnel de la RATP. Cet immeuble oberra la perspective des riverains actuels sur le Bois de Vincenne ! Pour sa réalisation, le POS actuel sera contourné. En l’absence de PLU, la mairie déconstruit à qui mieux mieux le POS encore en vigueur.
    Il y a des zones d’obscurité dans ce montage à double détente: le contrat-programme stipule 30% de logements sociaux. En réalité ces logements de sont pas intégrés ! Pour EIFFAGE ce type de logements n’est pas rentable ! En revanche, les logements sociaux réapparaissent dans le projet bis, avec un immeuble de logements sociaux pour le personnel de la RATP le long du RER.
    En réalité, l’un des points les plus faibles du projet est celui du stationnement qui est pourtant le point de départ du projet : la démolition de la verrue du parking aérien. si ce parking est dépassé et à remplacer (par enfouissement), il rend service et son taux de fréquentation est loin d’être négligeable. En construisant le Siège d’EIFFAGE, le besoin en stationnement va doubler et le parc souterrain envisagé est sous-dimensionné. En outre les places en épis de la place Sémard devraient disparaître…Le projet, par plusieurs aspects est à revoir substantiellement. L’enquête publique annoncée doit être l’occasion de manifester nos désaccords et nos attentes.

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